Quelles étaient la cause des explosions dans l'usine Arkema en 2022 ?

"Cela ne devrait plus arriver". Par cette phrase au conditionnel, le directeur d'Arkema a tenté de rassurer le Conseil municipal de Jarrie en janvier 2024, après avoir présenté les conclusions de l'enquête officielle sur les explosions chimiques du 10 novembre 2022.

Ce jour-là, plusieurs détonations et un gros dégagement de fumée avaient secoué l'usine Arkema de Jarrie. Les explosions n'avaient heureusement fait aucune victime. Mais elles avaient révélé des dysfonctionnements dans le système d'alerte à la population.

Quels dysfonctionnements ? L'explosion s'était produite à 8h45, mais la sirène à modulation appelant les habitant-e-s à se confiner d'urgence dans un rayon de 1 100 mètres n'avait été déclenchée qu'à 9h20. Or les services d'urgence de l'usine avaient décrété la fin de l'alerte à 9h10, jugeant qu'il n'y avait pas de risque toxique. Si les fumées avaient été toxiques, que se serait-il passé ?

Par ailleurs, entre 8h45 et 9h20, les habitant-e-s inscrit-e-s sur la liste d'urgence n'avaient reçu ni SMS d'alerte ni info sur leurs téléphones portables. Les inquiétudes étaient fortes.

Au final, quelles étaient les causes de ces explosions ?

Selon l'enquête officielle, un feu d'origine électrique a enflammé une gaine de ventilation reliée à l'atelier de conditionnement du chlorate de sodium, un puissant oxydant pour blanchir le papier. La gaine a transmis le feu à une palette en plastique qui a fondu. Le mélange de chlorate de sodium et de polyéthylène liquide à plus de 400 degrés a provoqué une série d'explosions.

Le directeur d'Arkema assure que le nouvel atelier de conditionnement du chlorate de sodium a été reconstruit avec "toutes les précautions techniques". La coordination des services d'alerte et de secours aurait été améliorée. "Cela ne devrait plus arriver"...

Étant données les incohérences de la plupart des plans d'urgence et les erreurs humaines inévitables, que se passera-t-il si une vraie catastrophe survient sur les Plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie, ou encore à la centrale nucléaire de la Presqu'île de Grenoble ?

Sources et photo : Dauphiné Libéré, 21/01/24, 27/11/22

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