Grevue de presse : Les 10 infos de novembre

14/11/2023
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Vous ne lisez pas le Dauphiné Libéré, mais les infos marquantes vous intéressent ?

Chaque mois, le média ici Grenoble vous propose la ''Grevue de presse'', une sélection d'infos courtes et percutantes glanées dans la presse locale ou dans nos réseaux.

Au menu de novembre : le lancement de la Donnerie, la fausse bombe dans le réacteur nucléaire de Grenoble, les travaux du 38 rue d'Alembert, le marquis Bruno de Quinsonas-Oudinot, les affaires de Wauquiez et plein d'autres infos locales.

Bonne lecture !

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LANCEMENT DE LA DONNERIE

C'est un tournant majeur pour la "récup" dans l'agglomération. La Métropole et l'association Ulisse viennent d'inaugurer La Donnerie, au 435 avenue des Jeux Olympiques à Grenoble. Dans ce vaste hangar facile d'accès en voiture et équipé d'un quai de déchargement, tout objet en bon état peut être déposé : mobilier, jouets, vélo, livres, vaisselle, décorations, électroménager, vêtements...

Une fois examinés et réparés si besoin dans des ateliers spécialisés, les objets seront redistribués aux ressourceries de l'agglomération : Emmaüs, la Recylcerie sportive, Propulse, etc.

Des annexes de la Donnerie seront également déployées dans la plupart des déchetteries de l'agglomération. L'objectif est ambitieux : diminuer de 20% par an la masse totale de déchets, en récupérant un maximum d'objets réutilisables.

Maintenant que la Métropole semble agir sérieusement sur le scandale des objets jetés, à quand une réflexion globale sur les objets achetés ? Pendant que les déchetteries s'équipent enfin de donneries, la vente effrenée de fast-fashion, d'objets jetables ou à obsolescence programmée, elle, n'a jamais été aussi vertigineuse.

(Dauphiné Libéré, 28/10/23)

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UNE BOMBE DANS LE RÉACTEUR NUCLÉAIRE DE GRENOBLE ?

Une cinquantaine de fausses alertes à la bombe ont été recensées dans l'agglomération ces dernières semaines, principalement dans des lycées. L'une d'entre elles a retenu toute notre attention.

Le 19 octobre sur la presqu'île scientifique, un chauffeur-livreur de produits surgelés blague, en repassant le poste de garde de l'Institut Laüe Langevin (ILL) : "C'est bon, on a livré les deux bombes !". Ce livreur savait-il que Grenoble fait partie des rares villes du monde qui accueillent, à deux kilomètres de son centre-ville, un réacteur nucléaire ? Un vrai réacteur, comme dans les centrales nucléaires, mais en plus petit : le réacteur de recherches de l'Institut Laüe Langevin.

Les conséquences d'une bombe à cet endroit seraient telles qu'aussitôt, c'est l'alerte rouge : l'ILL est évacué, une équipe de déminage intervient. Le livreur est inculpé quelques heures plus tard pour "menaces de crime contre les personnes" et "divulgation d'informations fausses de nature à provoquer l'intervention des secours". Il sera jugé le 20 novembre.

Pour comprendre le niveau de stress anti-terroriste autour de l'ILL, nous vous recommandons notre enquête : Que se passe-t-il si le réacteur nucléaire de Grenoble explose ?

(Dauphiné Libéré, 20/10/23)

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TOUJOURS PLUS DE VÉLOSOPHES

Selon les 24 compteurs par détection magnétique installés par la Métropole sur des pistes cyclables de l'agglomération, l'utilisation du vélo est en forte hausse. Les cinq plus gros compteurs enregistrent une augmentation de 25% en un an. Et même +130% en 3 ans pour les compteurs Léo Lagrange et Maréchal Lyautey. Jamais Grenoble n'avait connu autant de vélosophes !

Autre révélateur de cet engouement : le service Métrovélo n'arrive plus à suivre les demandes de location longue durée. Plus de 10 000 Métrovélos sont désormais en circulation, et bientôt 1 000 de plus.

Pour encourager la population à s'équiper elle-même, le Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise propose depuis octobre jusqu'à 1500 euros d'aides pour l'achat d'un vélo cargo à assistance électrique, 600 euros pour un vélo électrique, 150 euros pour un vélo classique.

Ce boum du vélo reste cependant relatif. Dans l'agglomération grenobloise, si 12 à 13% des déplacements domicile-travail se font désormais en vélo, 55% se font toujours en voiture.

L'inflation va-t-elle bouleverser la donne ? Car rouler à vélo fait gagner beaucoup d'argent. Tous frais compris (achat, carburant ou électricité, assurance, entretien), un kilomètre en voiture coûte au moins 0,3 euros pour les véhicules les plus économiques, 0,5 euros en moyenne, et jusqu'à 2 euros pour les gros SUV. Concrètement, rouler 10 kilomètres en vélo pour aller travailler, c'est gagner 5 euros par jour, plus de 1 200 euros par an.

(Dauphiné Libéré, 02/10/23, 12/10/23)

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LA GREMORRA QUARTIER DE L'ALMA

Combien rapporte le commerce de la drogue dans l'agglomération grenobloise ? En nous basant sur des statistiques nationales, nous estimions ce chiffre d'affaires à 30 millions d'euros par an. Comme une grande surface.

Ces estimations sont-elles réalistes ? Un récent procès nous apporte une réponse. Douze hommes comparaissaient en octobre au palais de justice de Grenoble pour une vaste affaire de trafic de cannabis et de cocaïne rue Très-Cloîtres et place Edmond-Arnaud. Selon l'enquête, le chiffre d'affaires de ce trafic dépassait les 7 millions d'euros par an. Pour un seul point de deal.

Sachant que l'agglomération compterait 20 à 30 points de deal, autant dire que l'argent de la drogue locale dépasse de loin nos estimations. Ces profits vertigineux nous permettent de mieux comprendre les nombreuses fusillades et réglements de compte qui gangrènent Grenoble. Le procès du trafic de l'Alma décrit les conflits impitoyables entre dealers, des actes de barbarie, des viols, des atrocités inimaginables rappelant la série Gomorra. Ici comme ailleurs, la guerre de la drogue est là, touchant les populations les plus défavorisées.

Tout ça pour qui ? 30 000 à 40 000 habitant-e-s de l'agglomération consommeraient régulièrement du cannabis, 15 000 à 20 000 de la cocaïne ou des drogues de synthèse.

Pour une approche sociologique du marché de la drogue, loin des clichés, nous vous recommandons les enquêtes passionnantes de Philippe Pujol sur Marseille et tous les ouvrages de Roberto Saviano.

(Dauphiné Libéré, 14/10/23)

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VICTOIRE POUR LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE

Le 9 novembre, le Conseil d’État a annulé la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Une sacrée victoire pour les 210 comités de soutien locaux dont celui de Grenoble, pour les 150 000 signataires de l'appel Nous sommes les soulèvements de la Terre, pour les 5 000 personnes ayant participé au recours juridique.

Malheureusement, le jugement du Conseil d’État comporte trois éléments préoccupants pour l'avenir :

- Les juges considérent que des provocations implicites à des agissements violents contre les biens et les personnes peuvent désormais justifier une mesure de dissolution. Par exemple le fait de ne pas modérer des commentaires qui pourraient être publiés sur les réseaux sociaux, ou de rester silencieux face à des appels à l'insurrection.

- La désobéissance civile est maintenant susceptible d’être caractérisée "d’agissements violents contre les biens". Si Les Soulèvements de la Terre ont été épargnés, c’est que "les effets qu’ont eu [leurs] appels à la désobéissance civile n’ont pas produit d’effet de nature à justifier une dissolution".

- Les Soulèvements de la Terre sont considérés comme un "groupement de fait", ce que les avocat-e-s contestaient.

Une seconde mesure de dissolution pourrait donc réussir en 2024. Le jour de l'audience au Conseil d’État, les juges confirmaient d'ailleurs les dissolutions de "la Gale", le groupe antifasciste Lyon et environs, et de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI).

Remonté-e-s à bloc, les Soulèvements de la Terre appellent désormais aux prochaines mobilisations : des journées d’action contre Lafarge et "le monde du béton" du 9 au 12 décembre, une nouvelle "mobilisation internationale du front antibassines" les 20 et 21 juillet 2024 dans le Poitou.

Mercredi 22 novembre à 19h au 38 rue d'Alembert, le comité grenoblois des Soulèvement de la Terre organise une réunion publique pour les personnes souhaitant rejoindre ce mouvement ou en savoir plus.

(Reporterre, 09/11/23, 10/11/23)

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QUI VEUT LE METROCÂBLE ?

3,7 kilomètres de ligne câblée entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, 23 pylônes, 65 millions d'euros... L'enquête publique sur le projet de Métrocâble vient de démarrer, jusqu'au 21 décembre.

À quel type de population et à quels promoteurs immobiliers profite ce projet ? Ces 65 millions d'argent public pourraient-ils être dépensés autrement ? Quelles seront les terres agricoles détruites ? Pour expliquer clairement les raisons de s'opposer, le collectif Stop Métrocâble lance une série de vidéos sur Youtube. Pour découvrir la première, c'est ici.

Une réunion publique sur le Métrocâble se tiendra également le 28 novembre à 18h30 à la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l'Isère.

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INTERDICTION DE SOUTENIR LA PALESTINE ?

Après les atrocités du 7 octobre puis les massacres à Gaza, a-t-on le droit de manifester son soutien à la population palestinienne ? Non, selon le Préfet de l'Isère, qui a interdit les rassemblements des 12, 13 et 21 octobre à Grenoble, craignant "un trouble grave à l’ordre public".

Le 21 octobre, suite au référé liberté déposé par l'association France Palestine Solidarité, le tribunal administratif de Grenoble suspendait l'interdiction du Préfet, considérée comme "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester". Plus de 1000 personnes ont ainsi pu participer aux rassemblements du 28 octobre et du 4 novembre.

Prochaine manifestation : samedi 18 novembre à 14h30 place Félix Poulat

L'horreur de ce qui se passe en Israël et en Palestine vous empêche de dormir ? Comment en est-on arrivés là ? Que faire ? Nous vous recommandons notre sélection d'analyses et de paroles fortes avec Mona Chollet, Frédéric Lordon, Charles Enderlin ou encore Saïd Bouamama.

(ADES, 27/10/23)

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QUI FABRIQUE DES ARMES EN ISÈRE ?

En 2022, l’Observatoire des armements publiait un rapport glaçant sur les entreprises d’armement en Région Auvergne-Rhône-Alpes et leur implication en Palestine, au Yémen, en Égypte, en République démocratique du Congo, etc.

Quelques mois plus tard, le média Blast révélait que les entreprises iséroises STMicroelectronics et Lynred (ancienne start-up du CEA-Léti) continuent de livrer du matériel de guerre à la Russie, malgré l’embargo.

Ces révélations vous choquent ? L’Observatoire des armements lance un réseau de surveillance des entreprises d'armement en France. Pour y participer et surveiller les entreprises autour de Grenoble, une formation sera proposée les 9 et 10 décembre à l'Université autogérée de Grenoble, sur le campus de Saint-Martin-d'Hères.

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LA CHARTREUSE PRIVATISÉE

En février dernier, le gouvernement votait un loi punissant d'amende toute personne pénétrant sans autorisation dans une propriété privée rurale et forestière. Profitant de ce nouveau dispositif, le marquis Bruno de Quinsonas-Oudinot, propriétaire de 750 hectares de forêt entre la dent de Crolles et le Mont Granier, interdit l'accès à ses terres depuis cet été. Adieu les magnifiques randonnées.

Dans le même temps, le marquis autorise des parties de chasse privée au chamois pour de riches clients étrangers, comme le permet le règlement de la réserve naturelle de Chartreuse.

Pour lutter contre cette privatisation, le collectif Chartreuse a lancé une pétition Pour la liberté d’accès à tout-e-s à la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, avec déjà plus de 36 000 signatures. Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté le 15 octobre.

Sachant que 75% de la forêt française est privée, combien d'autres grands propriétaires vont-ils bloquer l'accès à des chemins de randonnées ?

Pour en savoir plus, nous vous recommandons une enquête de Reporterre : Chartreuse : un marquis privatise la montagne

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LES EMPLOIS FICTIFS DE LAURENT WAUQUIEZ ?

Révélée par Mediapart, l’affaire des diners fastueux de Laurent Wauquiez vous avait sidéré ? La cellule d’investigation de Radio-France vient de publier une nouvelle enquête marquante sur Laurent Wauquiez, à propos de soupçons d’emplois fictifs au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Pour découvrir cette enquête, c'est ici.

(ADES, 27/10/23)

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LE 38 EN CHANTIER

Le 38, le centre social autogéré du quartier Saint-Bruno, va démarrer de gros chantiers de rénovation et de mise aux normes à partir de janvier 2024 : nouvelle installation électrique, accès pour les personnes à mobilité réduite, sécurité incendie, etc.

En amont des travaux, un grand chantier collectif s'organise pour trier et vider tout le bas du centre social. Toute aide est la bienvenue ! Pour en savoir plus et participer, c'est ici.

Pendant la durée des travaux, la plupart des activités hébergées par le 38 seront déplacées juste à côté, au Lîeu, 17 rue Abbé Grégoire.

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Cette revue de presse vous a intéressé ?

Nous vous recommandons la revue de presse d'octobre 2023, sur les polémiques autour de l'Assemblée Antiraciste, une école du vélo à Grenoble, une visite-surprise à la prison de Varces, la Chine à l'assaut des forêts du Vercors, les chiffres de l'inceste à Grenoble et plein d'autres infos.

Vous trouverez également dans la revue de presse de septembre 2023 plein d'infos sur des drones policiers illégaux, le report de la ZFE, des nouvelles du RER Grenoblois, l'eau de la Grelifornie, les surtaxes des résidences secondaires, le procès des émeutes et plein d'autres infos.

N'hésitez pas à consulter la revue de presse de juin 2023 sur un gendarme néonazi en Isère, la clinique mutualiste sous tutelle, un congé menstruel à Seyssinet, le relogement de Solidarité Femmes Miléna, un appel du Tichodrome, des Cacatovs à Grenoble, la nappe toxique sous Grenoble et plein d'autres infos.