L'eau sous Grenoble est-elle toxique ?

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Si nous creusions un puits de 30 mètres dans le centre-ville de Grenoble, l'eau puisée serait-elle potable ? Pourrait-on au moins l'utiliser pour arroser un potager ? Ou pour des brumisateurs rafraîchissants l'été ?

Selon une étude hydrologique menée par Antea Group, la réponse est non. La nappe phréatique sous Grenoble est gavée de solvants chlorés et de pesticides d'origine agricole et industrielle. Impossible de l'utiliser pour arroser des espaces verts, remplir une piscine ou tout autre contact avec la peau.

Sous Pont-de-Claix et Échirolles, rive droite du Drac, on retrouve même du HCH bêta, un insecticide théoriquement interdit depuis... 1998.

Vous voulez connaître la situation de la nappe phréatique sous votre immeuble, sous votre maison, sous votre jardin ? Pous découvrir le rapport complet d'Antea Group, le résultat des analyses zone par zone, c'est ici.

Selon une autre enquête-choc récemment publiée par Le Monde, la nappe phréatique et les sols de Grenoble sont aussi contaminés par une multitude de polluants dits éternels : des substances per- et polyfluoroalkylées ultratoxiques employées pour fabriquer des plastiques, des peintures, des pesticides, des textiles techniques, etc. Les zones les plus touchées de l'agglomération sont consultables sur une carte interactive.

Résumons : Grenoble est bâtie sur une gigantesque nappe phréatique qui, face aux crises climatiques, aurait pu garantir la survie de fermes urbaines, de jardins et de vergers. Ou de l'eau pour boire, tout simplement. Cet avenir est condamné par 100 ans de chimie et d'agriculture industrielles.

Les champs captants de Rochefort, qui alimentent l'agglomération en eau potable, sont-ils aussi contaminés ? Pour l'instant, la rive gauche du Drac semble préservée. Mais Antea Group a détecté des infiltrations préoccupantes de chlorates et de perchlorates émanant probablement de la plateforme chimique de Jarrie.

Vous habitez Jarrie ou Pont-de-Claix ? Nous vous recommandons également le rapport sur les sols contaminés aux dioxines autour de Pont-de-claix et Jarrie.

Sources : Dauphiné Libéré, 27/01/23 ; Le Monde, 23/02/23

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