Combien de personnes fraudent dans les trams et les bus de la TAG ?
Selon l'enquête 2023 et 2024 du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise, 10 à 13% des passagères et des passagers ne payeraient pas ou ne valideraient pas leur ticket dans les transports en commun de l'agglomération grenobloise, soit 20 000 à 40 000 personnes par jour. Dix ans auparavant, le taux de fraude ne dépassait pas les 8%.
Les contrôles sont pourtant de plus en plus nombreux. Chaque jour, plus de 80 contrôleurs et contrôleuses vérifient les titres de transport de 10 000 à 20 000 des 200 000 à 350 000 personnes utilisant les bus et trams.
D'où proviennent les chiffres officiels de la fraude ?
Chaque année depuis 2006, le Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (Smmag) organise une enquête sur la fraude et la non-validation sur le réseau. Il s'agit d'un sondage réalisé sur un large échantillon de personnes à bord des transports en commun.
En 2020, sur 15 775 personnes sondées, 13,4% auraient fraudé. Toutes les classes d'âge seraient concernées, bien que le niveau de fraude diminuerait progressivement avec l'âge : 28,3% chez les 15/17 ans, 9,4% chez les plus de 75 ans. La fraude serait plus forte après 20h et dans les bus en "libre-service" dans lesquels on ne monte pas forcément par l'avant.
Depuis 2006, la fraude augmenterait dans l'agglomération. Elle aurait concerné 7,6% des passagers et passagères en 2006. En 2016, la fraude aurait concerné 10,9% des 88 millions de voyages enregistrés sur le réseau, pour une perte estimée à 2 millions d'euros.
Nous utilisons jusqu'ici le conditionnel car ces enquêtes sont réalisées par le Smmag, qui a tout intérêt à justifier les systèmes de contrôle qu'il met en place. Une étude réalisée par un organisme indépendant serait préférable.
Quel est l'impact de la fraude sur le budget des transports ?
La fraude représenterait chaque année 2 à 5 millions d'euros. Par comparaison, le budget du Smmag est d'environ 130 millions d'euros par an, dont 30 à 40 millions proviennent des recettes des tickets de transports.
Qui contrôle ?
Chaque jour, plus de 80 contrôleurs et contrôleuses vérifient les titres de transports de 10 000 à 20 000 des 300 000 à 400 000 personnes utilisant les bus et trams. Depuis mai 2024, certains contrôleurs M'Tag sont habillés en civil, "fondus" parmi les voyageuses et les voyageurs.
En 2022, 1,6 millions d'euros de contraventions ont été dressées (600 000 euros en 2020, 1 million d'euros en 2019). Le coût total des systèmes de contrôle n'est pas rendu public.
Et si les transports en commun étaient gratuits ?
Face à la pollution atmosphérique, au réchauffement climatique et à ses graves conséquences dans l'agglomération grenobloise, ne faudrait-il pas rendre les transports en commun gratuits, pour inciter massivement la population à les utiliser ?
C'est ce que réclame depuis 2014 le Collectif pour la gratuité des transports publics dans l'agglomération grenobloise.
Le sabotage des valideurs
En 2017, au moins 180 des 450 valideurs du réseau tram TAG ont été sabotés dans la nuit du 10 au 11 avril, à l'aide d'un produit chimique. Cette action de grande ampleur était accompagnée de graffitis comme "Fraudeurs de toutes les lignes unissez-vous", "Résistance et sabotage" ou encore "Ne validez jamais". Les services de la Semitag (désormais Smmag) ont évoqué un préjudice matériel de plus de 250 000 €.
Une action de sabotage et d'ampleur similaire avait été menée quelques années auparavant dans l'agglomération grenobloise.
Source des chiffres : Dauphiné Libéré, 11/04/24, 10/04/24, 02/04/23, 28/05/21, 17/10/17, 28/05/21 ; Place Gre'net, 13/04/17, 28/10/17 et 30/10/17
À voir aussi
Des questions-réponses
Des lieux, associations, institutions ou entreprises
Une erreur ? Un complément à ajouter ? Signalez-le nous !
Vous souhaitez faire une autre recherche ? Faites une recherche par thème ou par mot-clé