Méfiance : Qui sont les indics à Grenoble ?
Combien y-a-t-il de Mark Kennedy à Grenoble ? De 2003 à 2010, cet espion policier infiltrait les réseaux libertaires, en toute discrétion. Serviable et enthousiaste, fan de punk au corps tatoué et aux cheveux longs, il était de tous les combats, multipliait les relations affectives et sexuelles, incitait à commettre des actes illégaux.
Suite à l'impressionnante liste d'incendies volontaires dans l'agglomération grenobloise depuis 2017, le déploiement d'agent-e-s infiltré-e-s au sein des réseaux libertaires locaux est plus que probable (il suffit de constater les moyens impressionnants déployés pour infiltrer les réseaux salafistes).
Si vous ne vous êtes jamais demandé "Jusqu'où peut aller une infiltration ?", si vous avez des questionnements sur un-e proche ou si vous n'avez jamais entendu parler de Mark Kennedy, nous vous recommandons vivement le documentaire Mark Kennedy, l'alter espion qui m'aimait.
Nous vous recommandons également le petit dossier sur les indics proposé par le média ici Grenoble : Comment reconnaître des indics de la police ?
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Rappelons qu'après le CCSTI, 11 véhicules d'Enedis, plusieurs bâtiments et véhicules de la gendarmerie de Grenoble et de Meylan en 2017 ; du matériel de chantier carcéral de la société Eiffage en 2018 ; les locaux de France Bleu Isère, 8 véhicules EDF, l'Église Saint-Jacques et la salle du conseil municipal de la mairie de Grenoble en 2019 ; une série d'antennes-relais en 2020 ; des installations et des véhicules de Constructel en 2021 à Sassenage et Brézins ; dans la nuit du 4 au 5 avril 2022, neuf lignes électriques dont une à très haute tension ont été détruites par un incendie sous le pont de Brignoud. On parle de plusieurs millions d'euros de dégâts, perturbant pendant plusieurs heures les usines Soitec et ST Micro. Un poste RTE a également été détruit à Froges la veille.
Le 13 avril 2022 à Meylan, un poste source haute tension d'Enedis a également été incendié, privant d'électricité le parc technologique Inovallée plusieurs heures durant.
Suite à ces nouveaux incendies spectaculaires, les moyens discrets mais exceptionnels (filatures, écoutes, infiltrations, profilages...) déployés depuis plusieurs années à Grenoble par le Ministère de l'intérieur vont se renforcer. Nous sommes certainement très loin d'imaginer à quel point les milieux contestataires sont surveillés de près en Isère. Certains officiers de police ont probablement une vision d'ensemble des réseaux contestataires plus précise que la plupart des militant-e-s.
Pour le dire autrement, si vous militez à Grenoble, et si vos activités touchent de près ou de loin la contestation de la 5G ou des nanotechnologies, considérez que vous êtes sous surveillance numérique (conversations, internet, réseaux sociaux) et que des indics ou des profilers s'intéressent à vous.
Après la grande journée de perquisitions et d'arrestations du 26 novembre 2019, d'autres vagues de répression policière se préparent-elles à Grenoble ?