Incendies politiques : Une prochaine cible en 2024 ?
Quatre ans après avoir été incendiée dans des circonstances et pour des motifs encore obscurs, la salle du conseil municipal de Grenoble s'apprête à réouvrir. Un chantier approchant les 1,4 millions d'euros.
Cette réouverture prochaine est l'occasion de s'interroger : un nouvel incendie politique spectaculaire va-t-il se produire à Grenoble en 2024 ?
Rappelons que de 2017 à 2022, plus de 15 incendies volontaires ont frappé l'agglomération :
- 2017 : le CCSTI, 11 véhicules d'Enedis, plusieurs bâtiments et véhicules de la gendarmerie de Grenoble et de Meylan.
- 2018 : du matériel de chantier carcéral de la société Eiffage.
- 2019 : les locaux de France Bleu Isère, 8 véhicules EDF, l'Église Saint-Jacques et la salle du conseil municipal de la mairie de Grenoble.
- 2020 : une série d'antennes-relais.
- 2021 : des installations et des véhicules de Constructel à Sassenage et Brézins.
- 2022 : neuf lignes électriques dont une à très haute tension sous le pont de Brignoud, perturbant pendant plusieurs heures les usines Soitec et ST Micro. Un poste RTE a également été détruit à Froges, et un poste haute tension d'Enedis incendié à Meylan.
Suite à ces incendies spectaculaires provoquant des millions d'euros de dégâts, les moyens discrets mais exceptionnels (filatures, écoutes, infiltrations, profilages...) déployés depuis plusieurs années à Grenoble par le Ministère de l'intérieur se sont probablement renforcés.
Nous sommes certainement très loin d'imaginer à quel point les milieux militants sont étudiés de près en Isère. Certains officiers de police judiciaire ont probablement une vision d'ensemble des réseaux contestataires plus précise que la plupart des militant-e-s.
Pour le dire autrement, si vous militez à Grenoble, et si vos activités touchent de près ou de loin la contestation de la 5G ou des industries électroniques, considérez que vous êtes sous surveillance numérique (conversations, internet, réseaux sociaux) et que des indics ou des profilers s'intéressent à vous.
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À PROPOS DES INDICS
Combien y-a-t-il de Mark Kennedy à Grenoble ? De 2003 à 2010, cet espion policier infiltrait les réseaux libertaires, en toute discrétion. Serviable et enthousiaste, fan de punk au corps tatoué et aux cheveux longs, il était de tous les combats, multipliait les relations affectives et sexuelles, incitait à commettre des actes illégaux.
Si vous ne vous êtes jamais demandé "Jusqu'où peut aller une infiltration ?", si vous avez des questionnements sur un-e proche ou si vous n'avez jamais entendu parler de Mark Kennedy, nous vous recommandons vivement le documentaire Mark Kennedy, l'alter espion qui m'aimait.
Nous vous recommandons également :
- le petit dossier sur les indics proposé par le média ici Grenoble : Comment reconnaître des indics de la police ?
- Un article du média Lundi Matin sur un indic de Barcelone : Barcelone : un agent de police infiltré dans les milieux libertaires depuis 2020
- Une compilation des micros et caméras trouvés dans des lieux militants : Le site Ears and eyes