Grevue de presse : Les 8 infos de décembre

05/12/2022
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Vous ne lisez pas le Dauphiné Libéré, mais les infos marquantes vous intéressent ?

Chaque mois, le média ici Grenoble vous propose la ''Grevue de presse'', une sélection d'infos courtes et percutantes glanées dans la presse locale.

Au menu de décembre : La Maison des femmes, les polémiques autour de la ZFE, les leçons de l'explosion à Jarrie, un zoom sur l'affouage, les chiffres méconnus des armes en Isère, la pénurie de sang, la mobilisation contre ST Micro et Soitec, etc.

Bonne lecture !

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LA MAISON DES FEMMES

Le CHU Grenoble-Alpes, le GHM et l'association Uni(e-s)verselles viennent d'ouvrir une "Maison des femmes", dans un lieu tenu secret. Le but de cette nouvelle unité hospitalière ? Accueillir des femmes majeures cisgenres ou transgenres victimes de violences, proposer un suivi gynécologique, psychique et socio-juridique.

Dès 2023, la Maison des femmes proposera la possibilité de prélèvements de sperme après un viol, même si la victime n'a pas encore porté plainte. Ces prélèvements seront stockés et recevables par un tribunal. Une prise en soin des mutilations sexuelles sera également proposée. 

Autre avancée prévue et très attendue : la possibilité de faire un dépôt de plainte au sein de la Maison des femmes, plutôt que de devoir se rendre dans un Commissariat de police.

Pour contacter la Maison des femmes : 04 76 76 68 00 ou maisondesfemmes (at) chu-grenoble.fr

(Dauphiné Libéré, 09/11/22)

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ARKEMA : LES LEÇONS DE L'EXPLOSION

Le 10 novembre, plusieurs explosions et un gros dégagement de fumée ont secoué l'usine Arkema de Jarrie. La cause officielle ? Un feu d'origine électrique dans l'atelier de conditionnement du chlorate de sodium, un puissant oxydant pour blanchir le papier.

L'explosion n'a heureusement fait aucune victime. Mais elle a révélé des dysfonctionnements dans le système d'alerte à la population.

Lesquelles ? L'explosion s'est produite à 8h45, mais la sirène à modulation appelant les habitant-e-s à se confiner d'urgence dans un rayon de 1 100 mètres n'a été déclenchée qu'à 9h20. Or les services d'urgence de l'usine ont décrété la fin de l'alerte à 9h10, jugeant qu'il n'y avait pas de risque toxique. Si les fumées avaient été toxiques, que se serait-il passé ?

Par ailleurs, entre 8h45 et 9h20, les habitant-e-s inscrit-e-s sur la liste d'urgence n'ont reçu ni SMS d'alerte ni info sur leurs téléphones portables. Les inquiétudes étaient fortes.

Face aux critiques, le maire de Jarrie affirme que le Plan Communal de Sauvegarde sera révisé. Il rappelle également que 80% des habitations de Basse-Jarrie possèdent une pièce spéciale de confinement : des aides financières sont disponibles pour équiper sa maison d'une telle pièce.

Étant données les incohérences de la plupart des plans d'urgence et les erreurs humaines inévitables, si une vraie catastrophe survient sur les Plateformes chimiques de Pont-de-Claix ou à la centrale nucléaire de la Presqu'île de Grenoble, quelles seront les conséquences des dysfonctionnements ?

(Dauphiné Libéré, 11/11/22, 17/11/22, 25/11/22, 27/11/22)

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DES CAMIONS QUI ROULENT AUX ÉPLUCHURES ?

Déployées progressivement dans l'agglomération grenobloise depuis 2019, les poubelles marrons rencontrent un certain succès. Restes de repas, produits périmés, coquilles d'oeufs, épluchures, marc de café... sur les 60 kg de déchets alimentaires produits en moyenne par chaque habitant-e chaque année, 20 kg seraient déjà collectés. La Métropole espère atteindre les 30 kg lorsque toutes les poubelles marrons seront distribuées, courant 2023.

Que deviennent ces poubelles ? Elles sont transformées en compost à Murianette : 4 000 à 5 000 tonnes par an, pour l'agriculture et les paysagistes. Une usine de méthanisation est également prévue. Le but sera d'alimenter en gaz 150 à 200 camions poubelles, qui rouleraient au méthane à partir de 2025 ou 2026.

(Dauphiné Libéré, 24/11/22)

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ZFE POUR LES PAUVRES, SUV POUR LES RICHES ?

Les polémiques enflent autour de la ZFE, la Zone à Faibles Émissions prévue à partir de juillet 2023 dans l'agglomération grenobloise. Son but ? Diminuer d'environ 80% la pollution en oxydes d'azote et de 30% les gaz à effet de serre. Ses moyens ? Interdir les véhicules les plus vieux, supposément plus polluants.

80 000 des 250 000 voitures de la Métropole seront progressivement interdites, probablement entre 7h et 19h, cinq jours sur sept. À terme, seules les vignettes Crit'air 1 et les véhicules électriques seront autorisés.

Pour "accompagner" les propriétaires de vieilles voitures, l'État annonce 6 000 à 11 000 euros d'aide par véhicule, au cas par cas. La Métropole promet également une enveloppe spéciale de 20 millions d'euros pour les propriétaires d'autos Crit'air 4 ou 5 : l'équivalent d'une aide de 4 000 euros pour 5 000 personnes.

La ZFE soulève de vives questions sociales. Face au désastre climatique et aux pollutions, qui doit en priorité changer son mode de vie ? Les riches de Meylan ou les pauvres de Pont-de-Claix ? Faut-il changer son SUV tous les 3 ans, ou faire durer le plus longtemps possible sa petite voiture ? Pourquoi ne pas plutôt interdire les voitures de plus de 120 chevaux, ou de plus de 2 tonnes ? Suite au Dieselgate et aux logiciels de trucage des émissions d'oxydes d'azote, comment être sûr que les moteurs modernes sont réellement moins toxiques ?

Plusieurs collectifs s'organisent déjà pour dénoncer l'injustice sociale de la ZFE, dont le Collectif pour la gratuité des transports en commun dans l'agglomération grenobloise.

(Dauphiné Libéré, 21/10/22, 14/11/22, 15/11/22, 18/11/22)

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DE L'EAU, PAS DES PUCES !

Face au désastre climatique et à la pénurie en eau prévue en Isère (voir les Grevues de presse d'octobre et de novembre), une manifestation s'organise mercredi 14 décembre à 11h30 devant la Régie des eaux de Grenoble. Le but ? Protester contre le gaspillage de l'eau potable par les industriels locaux.

Les organisatrices et organisateurs dénoncent en particulier la consommation stupéfiante du secteur des nanotechnologies. À elles seules, ST Micro et Soitec utiliseraient 16 800 m3 d'eau potable par jour, probablement 29 000 m3 en 2024. C'est l'équivalent de 700 000 douches. Pour nettoyer une seule plaquette de silicium, 1 700 litres d'eau pure seraient nécessaires.

Pour lire l'appel à manifester, c'est ici.

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PÉNURIE DE SANG

Après l'eau potable, le sang : en Isère comme partout en France, les services d'urgence alertent sur une baisse inquiétante du nombre de donneurs et donneuses de sang. Depuis l'épidémie de Covid, les dons ne font que baisser : 3% de moins en 2021 par rapport à 2020, et probablement pire en 2022. Il manque actuellement 25 000 poches de sang pour atteindre le stock permettant de faire sereinement face à toutes les opérations : 110 000 poches.

En moyenne, 10 000 personnes donnent leur sang chaque jour en France, dont 1 500 en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce flux de dons ne doit jamais se tarir : une poche de sang ne se conserve que 42 jours pour les globules rouges, 7 jours pour les plaquettes.

(Dauphiné Libéré, 08/11/22, 22/11/22)

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COMBIEN D'ARMES À FEU EN ISÈRE ?

Du 25 novembre au 2 décembre, le Ministère de l'intérieur organisait une grande collecte des armes trouvées ou héritées en France. Résultat ? En Isère, 2 297 armes ont été déposées dans les Hôtels de police. La plupart sont des fusils de chasse ou des armes de la seconde guerre mondiale. 627 autres armes non déclarées ont également été enregistrées.

Mais au fait, combien y-a-t-il d'armes à feu en Isère ? Officiellement, environ 126 000, détenus par 51 000 chasseurs et 5 000 tireurs sportifs. Et officieusement ? L'État estime que 2 millions d'armes sont non déclarées en France, soit 30 000 à 40 000 en Isère. Au total, plus de 150 000 fusils et pistolets circulent dans notre département. Une véritable armée de l'ombre.

(Dauphiné Libéré, 27/11/22, 03/12/22)

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SE CHAUFFER AVEC L'AFFOUAGE

Connaissez-vous la solution la plus économique pour se fournir en bois de chauffage ? L'affouage. Cette pratique issue du Moyen-Âge est un service proposé par certaines mairies propriétaires de bois communaux : elles mettent à disposition une partie des arbres de la commune, qui peuvent être coupés et débités à la charge des affouagistes. Chaque commune a son réglement, sous la supervision de l'ONF.

Pour avoir le droit de participer à un affouage, il faut être domicilé sur la commune au moins 5 mois dans l'année, s'engager à ne pas revendre le bois, être bien équipé en matériel de coupe et de sécurité, disposer d'une assurance.

En moyenne, l'affouage permet de récolter une stère pour 7 euros, contre 75 euros dans le commerce.

(Dauphiné Libéré, 05/11/22)

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Cette revue de presse vous a intéressé ?

N'hésitez pas à consulter la revue de presse de novembre, truffée d'infos sur le nombre de vegans dans l'agglo, les 20 000 arbres de Grenoble menacés, la fin du garage Solidarauto, la face cachée des livreurs à vélo, etc.

Nous vous recommandons aussi la revue de presse d'octobre, avec des infos sur les menaces sur l'eau potable à Grenoble, la bombe sous le pont de Brignoud, les chiffres de la "Gremorra", les intox sur les fraudes à la CAF Isère, etc.