Le Dauphiné Libéré

Seul journal quotidien de l’agglomération grenobloise, Le Dauphiné Libéré soulève de nombreuses critiques.

Avant de détailler ces critiques, voici une courte présentation du journal :

Le Dauphiné Libéré est vendu à plus de 250 000 exemplaires chaque jour, principalement en Isère, mais également en Savoie et Haute-Savoie, dans la Drôme, l’Ardèche, les Hautes-Alpes, l’Ain et le Vaucluse.

Le principal propriétaire du journal est le Crédit mutuel, à travers le groupe Est Bourgogne Rhône Alpes. Auparavant, le Dauphiné Libéré était la propriété du groupe Hersant puis du groupe Dassault jusqu’en 2006.

Surnommé « le Daubé », le Dauphiné Libéré fait l’objet de vives critiques :

• « Le Daubé renforce l’ordre établi » : le journal relaie la plupart du temps les informations fournies par la police, la mairie, le Conseil général, la Métro, la Chambre de commerce et d’industrie, le Commissariat à l’énergie atomique et les principales entreprises de l’agglomération. Rares sont les articles critiques vis-à-vis du pouvoir en place. Rares sont les enquêtes fouillées sur des faits de corruption, d’escroqueries ou d’abus de pouvoir dans les milieux politiques et économiques locaux. Dans un contexte de crises sociale, économique, environnementale et politique, rares sont les réflexions critiques sur la démocratie représentative, le système capitaliste, le consumérisme, l’idéologie du progrès technique, les alternatives possibles, les initiatives subversives menées en Isère. 

• « Le Daubé entretient la peur et l’idéologie sécuritaire » : ses Unes et ses pages principales focalisent souvent l’attention sur les faits divers les plus sordides et sanglants de l’Isère. Ces évènements sont généralement présentés sous un jour arbitraire et imprévisible. Leurs causes sont peu explicitées et analysées. L’information est centrée sur son caractère spectaculaire et émotionnel. Le Daubé renforce l’impression de vivre dans un monde brutal, dangereux, nécessitant toujours plus de surveillance et de répression policière. Insidieusement, il alimente les idées du Front national et des partis de droite.

•  « Le Daubé encourage la pensée unique » : par son monopole médiatique, par son idéologie, par ses relations avec les pouvoirs en place, le journal nuit au développement de la démocratie, de l’écologie, de la pensée critique et des alternatives au système capitaliste dans l’agglomération grenobloise.

Ces critiques sont détaillées dans l'enquête Pourquoi le Daubé est-il daubé ? publiée par le journal Le Postillon, puis éditée aux éditions Le Monde à l’envers en 2010.

Pour une réflexion plus approfondie sur les médias en France, nous vous recommandons la brochure Réinventer les médias publiée par Les Renseignements Généreux.