Que devient le contenu des poubelles grises et vertes ?

athanor2-60e66ab0d81d7158173789.jpg

Quand nous jetons des choses dans les poubelles grises ou vertes de l’agglomération grenobloise, il y a de fortes chances pour qu’elles finissent brûlées à l’usine Athanor.

Cette usine réceptionne et trie le contenu des différentes poubelles, par des moyens automatiques et par un tri manuel effectué par une trentaine d’ouvriers spécialisés.

Environ un tiers des matières organiques présentes dans les poubelles grises est envoyé vers un centre de compostage, puis épandue dans des zones agricoles. La moitié des matériaux recyclables présents dans les poubelles vertes (canettes, cartons, certains plastiques…) est extraite puis recyclée pour d’autres usages industriels.

Tout le reste est ensuite brûlé :

  • les refus du centre de tri et du centre de compostage, ainsi que les déchets incinérables déposés en déchetteries (pour les communes appartenant à la Métro)
  • la collecte résiduelle et les refus de tri, ainsi que les ordures ménagères brutes des communes n’ayant pas de système de tri sélectif (pour les communes n’appartenant pas à la Métro)
  • les déchets hospitaliers

L’incinération des ordures constitue un système de déplacement de la pollution : les ordures brûlées à plus de 800 degrés sont transformées en cendres stockées dans des décharges et en poussières qui se retrouvent dans l’atmosphère ou retombent sur les sols. Ces résidus sont chargés de métaux lourds et de particules fines toxiques.

Les cheminées d’Athanor rejettent en effet des particules fines cancérigènes (dioxines, furannes…), des métaux lourds (arsenic, cadmium, plomb, mercure, nickel…), des oxydes d’azote et des gaz à effet de serre.

Selon la Métro, qui a réalisé d’importants travaux en 2005 et 2006 pour améliorer le traitement des fumées, les rejets atmosphériques de l’incinérateur sont conformes aux normes en vigueur.

Cependant, aucune étude épidémiologique approfondie sur les conséquences sanitaires des rejets d’Athanor depuis sa création en 1994, n’a été réalisée dans le périmètre de rejet de l’usine et dans l’agglomération grenobloise.

Par ailleurs, les mesures de pollution sont généralement réalisées par des organismes directement ou indirectement liés aux autorités ou aux industries locales, comme l’association ASCOPARG.

Plus de 100 000 tonnes de déchets sont incinérés à Athanor chaque année. La vapeur produite par l’incinération alimente le réseau de chauffage urbain et assure le tiers de sa consommation annuelle, soit l’équivalent de 30 000 logements.

L’usine Athanor appartient à la Métro, mais est gérée en délégation de service public par la Compagnie de chauffage intercommunale de l’agglomération grenobloise, dont les principaux actionnaires sont la Ville de Grenoble (52 %) et le groupe privé Dalkia (42 %), une filiale de la multinationale Véolia (ex Vivendi - Générale des eaux).

Pour des informations plus approfondies sur les conséquences sanitaires et environnementales de l’incinération des déchets, nous vous recommandons de contacter le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID).

Une erreur ? Un complément à ajouter ? Signalez-le nous !

Vous souhaitez faire une autre recherche ? Faites une recherche par thème ou par mot-clé