Ciné-rencontres : D'égal à égal (sur l'installation en milieu rural de personnes exilées)

Dimanche 15 janvier 2023 à 18h00

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Projection du film "D'égal à égal" : A4, Association d'Accueil Agricole et Artisanal, appuie des personnes en parcours migratoire qui souhaitent se former aux activités agricoles et artisanales, voire s'installer en milieu rural. Le documentaire suit l’association A4 qui part dans le Limousin à la rencontre de paysan.nes afin de déterminer ensemble comment "sortir de la ville".

La projection sera suivie d'échanges avec des membres de l'association A4 et d'un repas à prix libre.

Voici la présentation de la démarche d'A4 :

"Nous cherchons à créer un réseau d’accueil en milieu rural pour des personnes avec des parcours migratoires (mais pas que) dans des fermes, des associations ou des collectifs de paysan.ne.s et d’artisan.ne.s.

Pour tisser des liens, nous nous déplaçons à travers la France, là où nous sommes invité.es. Nous présentons notre projet et rencontrons les gens, les organisations, les lieux qui sont prêts à nous accueillir et à créer des possibles ensemble. Nous sommes des personnes qui sommes dans diverses situations. Certain.ne.s avec un statut administratif de “sans-papiers” ou “d’exilés”, souhaitant vivre de façon digne et travailler dans les domaines de l’agriculture ou de l’artisanat.

Dans notre collectif, il y a d’anciens boulangers, des cultivateur.ice.s, des soudeur.euse.s, des membres d’associations d’éducation populaire déjà impliqués sur les questions agricoles ou de l’alimentation. Or, au cours de nos voyages nous constatons que les réalités des un.e.s font échos à celles des autres. Nos expériences témoignent trop souvent d’une précarité économique et administrative.

C’est sur la base de constats partagés et de difficultés en commun entre paysan.ne.s, artisan.e.s et personnes avec des galères de papiers que nous pourrons construire une dynamique d’accueil d’égal à égal, basée sur l’entraide.

Nous ne voulons pas de la charité, nous voulons établir des réseaux fondés sur des besoins mutuels. C’est une condition essentielle pour que le projet réussisse : que les personnes qui cherchent à se former et à s’installer ne soient pas vues comme de simples “bénéficiaires”. A4 lutte contre des inégalités spécifiques : les différences d’accès à la terre, les inégalités de formations notamment dans le monde agricole, et l’inégale application du droit au travail. Nous concevons l’action associative non pas comme une action circonscrite à quelques bénéficiaires, mais bien une action commune, qui vise à l’enrichissement mutuel à la fois dans ses modalités et dans ses résultats.

Nous cherchons à ancrer des alternatives, en bâtissant des réseaux de solidarité solides, en acquérant à terme des terres, en créant des centres de formation, en remportant des victoires juridiques. A partir de voyages-enquêtes, nous cherchons à comprendre les difficultés que rencontre le monde paysan, afin qu’ensemble, nous fassions émerger au sein du monde rural des espaces qui soient pensés par et pour toustes. Avec pour objectif de confronter cette cartographie à un recensement des besoins et des envies de la part de celleux qui veulent se former, travailler, voire parfois s’installer et vivre à la campagne.

Ces enquêtes nous permettent ainsi de décrire un environnement propice à l’accueil sur un territoire donné et de tisser des liens afin de préparer des coopérations futures. L’une des conditions du bon déroulement de ces voyages-enquêtes est de penser les à-côtés, de créer des moments de convivialité. On tient beaucoup à ce que les enquêtes se fassent ensemble, avec toute l’hétérogénéité du groupe, quel que soit le niveau de compréhension du français de chacun, quelle que soit la compréhension de la réalité administrative française.

Enquêter ensemble est la clé d’une autonomie et d’une émancipation collective afin de limiter la division entre technique et politique. Mais nous ne voulons pas seulement briser les frontières entre sachants et non-sachants, nous voulons aussi briser les politiques de frontières nationales et favoriser la liberté de circulation et d’installation.

Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir : structurer l’association, améliorer notre protocole commun d’accueil afin de rassurer les collectifs d'accueil et les personnes accueillies en offrant à toustes des garanties suffisantes, maintenir les liens avec les groupes que nous avons rencontrés, répondre aux nouvelles sollicitations...

Et puis nous avons des rêves pour gagner en autonomie : monter notre propre ferme collective pour offrir des formations, assurer un peu de notre subsistance et permettre l’implantation de certain.e.s d’entre nous."

À 18h

Au 38 rue d'Alembert
Grenoble

Le 38, Centre social Tchoukar

38, rue d'Alembert
38000 Grenoble
38ruedalembert.noblogs.org/

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