Un incendie anti-carcéral à Eiffage St-Martin-d'Hères
Après l'incendie du CCSTI, l'incendie de véhicules d'Enedis, l'incendie de locaux et de véhicules de la gendarmerie à Grenoble puis à Meylan, ou encore le sabotage de 180 valideurs de la TAG en 2017, une nouvelle action directe de grande envergure vient d'être menée dans l'agglomération grenobloise : dans la nuit du lundi 8 octobre à Saint-Martin-d'Hères, une dizaine d'engins de chantiers, de véhicules et une partie de l'entrepôt de la société Eiffage ont été volontairement incendiés.
Voici le texte de revendication publié sur Indymedia Nantes quelques heures plus tard :
"Un signal de fumée pour les prisonnier-e-s
Cette nuit, nous avons cramé une dizaines de véhicules et engins de chantier ainsi qu'une partie d'un entrepôt de 2 000 mètres carrés d'Eiffage, parce que cette entreprise occupe une fonction fondamentale dans notre société carcérale.
Eiffage s'impose implacablement dans la production d'espaces de contraintes et de contrôle. Elle pose sa griffe sur la plupart des dispositifs de notre grande cage invisible. Ecoles, lieux de travail, logements, tribunaux, hôpitaux (psychiatriques et autres), maisons de retraite, casernes, stades, espaces publics sont autant de barreaux qui nous maintiennent en captivité.
Mais si Eiffage est l'objet de notre haine et de notre action vengeresse, c'est aussi et surtout parce qu'elle fournit la structure matérielle nécessaire à l'industrie de la punition : centres de rétention et de détention, établissements pénitentiaires pour mineur·e·s, maisons d'arrêt et centrales.
Le nouveau « plan prison » des gouvernant·e·s ajoutera prochainement 7 000 places dans l'enfer de la survie pénitentiaire.
Fière de s'afficher en spécialiste, Eiffage va encore faire de rentables affaires. Furieusement réfractaires à toutes les prisons, nous lui avons cette nuit déclaré la guerre.
Nous nous réjouissons de toutes les attaques portées contre la mécanique de l'enfermement.
Nous admirons les insoumissions qui éclatent depuis l'intérieur des geôles : refus de rentrer de promenade, grêves de la faim, destructions de cellules, agressions de maton·ne·s, évasions.
Nous saluons les révoltes du « dehors » comme les récents incendies des véhicules de maton·ne·s et du SPIP.
Situé·e·s nous aussi dans cet extérieur relatif -pour combien de temps encore ?- nous tâchons de mener l'offensive contre tout ce et celleux qui programment, produisent et administrent les taules.
A tous les mutins, à toutes les mutines,
Rage et courage pour saccager nos cages !"
Quels seront les effets politiques de cette action, à court et moyen terme ? D'autres actions sont-elles à venir ? L'enquête sur les auteur-e-s des incendies va-t-elle déclencher une vague de répression dans les milieux contestataires grenoblois ? À suivre...
Photo : Capture d'Écran d'un reportage France 3