Pourquoi refuser les compteurs électriques Linky ?

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Contrairement aux anciens compteurs électriques, les nouveaux compteurs Enedis (ex ERDF) Linky sont équipés d'un système électronique permettant à Enedis d'effectuer de nombreuses opérations à distance, sans qu'un technicien ait besoin de venir sur place : effectuer les relevés de consommation, modifier un abonnement, moduler l'approvisionnement en électricité en fonction des heures, couper le courant d'un foyer, détecter plus facilement les fraudes, etc.

Le transfert des informations entre Enedis et le compteur Linky se fait par les câbles électriques, sans onde radio, au moyen d'un boîtier électronique.

Ces nouveaux compteurs ont suscité une vive opposition. Plus de 950 communes françaises ont refusé Linky, dont Saint-Nizier, Eybens, Réaumont et Luzinay en Isère. À Saint-Martin-d'Hères, à Pont-de-Claix, à Fontaine, des habitant-e-s se sont organisé-e-s pour empêcher les techniciens d'Enedis d'installer le nouveau compteur chez eux. Un collectif, Grenoble-anti-Linky, s'était constitué pour informer la population et organiser une résistance à l'échelle de la Métropole.

Pourquoi ce refus ? Voici une synthèse de cinq arguments anti-Linky relevés dans les médias locaux et nationaux, dont un dossier spécial du journal Le Postillon.

1. Linky va créer du chômage. De nombreuses opérations comme la relève des compteurs ou les coupures d'électricité se feront désormais à distance, ce qui va entrainer la suppression de milliers d'emplois. Même le directeur régional d'Enedis (ex ERDF) le reconnaît : "Oui, il y aura des suppressions d'emploi au terme du projet." (Dauphiné Libéré, 13/03/16)

2. Linky est un nouveau système de surveillance. Ce compteur peut permettre à Enedis de savoir si une personne est présente à son domicile et quels appareils elle utilise. Toutes ces données pourront être vendues dans un but commercial ou récupérées à des fins de surveillance. C'est un outil policier supplémentaire qui, aux mains d'un futur État totalitaire ou d'organisations mal intentionnées, est potentiellement liberticide.

3. Linky est un gaspillage écologique. Linky est présenté comme un outil de ''transition énergétique''. Pourtant, les compteurs actuels ont une durée de vie de l'ordre de 50 à 60 ans, contre 10 à 20 ans pour les compteurs Linky. Les Linky consomment par ailleurs cinq à dix fois plus d'énergie que les compteurs actuels, du fait de leur système électronique. Si on ajoute à cela le coût environnemental et énergétique de fabrication de ces compteurs complexes, mais également l'énergie consommée par les centres de données numériques, on obtient un très mauvais bilan énergétique.

Par ailleurs, Linky est présenté comme une innovation permettant de consulter sa consommation en temps réel, et donc de mieux la maîtriser. Or a-t-on vraiment besoin d'un compteur électronique pour faire des économies d'énergie, par exemple savoir qu'un radiateur électrique consomme beaucoup ou qu'il ne faut pas laisser des appareils en veille ?

4. Linky coûte trop cher. Le coût d'installation des 35 millions de compteurs Linky dépasse les cinq milliards d'euros. Est-ce vraiment l'urgence du moment, étant données les crises sociales et économiques en France ? Pourquoi une telle dépense alors que les compteurs actuels fonctionnent bien ? Le coût d'installation sera par ailleurs progressivement reporté sur la facture des consommateurs, quoi qu'en dise actuellement Enedis.

5. Linky a été décidé sans débat démocratique. La décision d'équiper toute la France avec ce nouveau compteur électronique d'ici 2021 a été prise par le gouvernement sans débat parlementaire approfondi, sans consultation de la population. La grande majorité des Français-es n'a pas accès à des informations critiques sur Linky, elle ne peut donc pas se positionner pour ou contre ce compteur.

PS : Le média ici Grenoble n'a pas relevé les arguments dénonçant les effets possibles de Linky sur la santé. Les ondes électromagnétiques générées par ce compteur et ses installations nous semblent bien plus faibles et bien moins dangereuses que celles des téléphones portables, malheureusement massivement utilisés et rarement dénoncés. Il nous faut étudier la question de plus près. Affaire à suivre...

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