Caserne de Bonne

Éco-quartier controversé

Ancienne zone militaire d’environ 8 hectares en plein coeur de Grenoble, la caserne de Bonne a été rachetée par la Mairie en 2004 pour plus de 6 millions d’euros. La société d’économie mixte SAGES y a construit un nouveau quartier comprenant environ 800 logements dont un tiers de logements sociaux, une grande galerie commerciale, des bureaux, un hôtel, une résidence étudiante, une école, des parcs et le cinéma Le Méliès.

La plupart des bâtiments respectent les normes HQE (Haute Qualité environnementale) : isolation renforcée, panneaux photovoltaïques sur les toits, systèmes de cogénération au gaz naturel, etc.

Généralement présenté comme un « modèle d’urbanisme » et un « éco-quartier exemplaire » dans les revues immobilières spécialisées, ce nouveau quartier fait cependant l’objet de vives critiques à Grenoble. Celles-ci peuvent se résumer ainsi :

  • « La caserne de Bonne est un ghetto de riches » : le prix des appartements y est très élevé, compris entre 3000 et 4000 euros le mètre carré. Inaccessible pour les petits salaires, les chômeurs et les personnes en situation de précarité, ce quartier concentre une forte proportion d’ingénieurs, de cadres et de chercheurs. Face aux forts besoins en logements sociaux et à la montée des inégalités sociales, la Mairie de Grenoble a fait le choix de privilégier les populations aisées.
  • « La caserne de Bonne entretient un écologisme de façade » : ce nouveau quartier se présente comme une référence en matière environnementale, en particulier du fait de ses consommations énergétiques moindres et de l’utilisation de matériaux biologiques (bois, chanvre, terre…). Dans le même temps, il offre une large place aux espaces de consommation, aux loisirs polluants et au tout-voiture. Ce type de quartiers entretient l’illusion qu’il est possible de sortir des crises environnementales sans de profonds changements dans nos styles de vie, dans nos systèmes énergétiques, dans notre modèle économique. Au final, la Caserne de Bonne sert surtout à donner bonne conscience aux classes aisées, celles qui sont les plus adeptes de la surconsommation, des voyages lointains et du gaspillage quotidien.
  • « La caserne de Bonne est un quartier atone » : son architecture cubique et impersonnelle ressemble à la plupart des nouveaux quartiers de Rennes, de Lille, de Paris ou de Bordeaux. Il s’agit de quartiers froids, peu vivants, fermés sur eux-mêmes, où les rares espaces animés sont les zones commerciales.

Pour plus de détails sur ces critiques,  nous vous recommandons un article du journal Le Postillon : De Bonne : des quartiers militaires au quartier policé, et un texte diffusé par Pièces et Main d'Oeuvre : Quand les verts fabriquent la ville de leurs rêves : un pavé dans la vitrine.

Coordonnées

Quartier de Bonne
Ancienne Caserne de Bonne
38000 Grenoble

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